Dans cet ouvrage entretien, Véronique Sanson se livre à une confession où elle raconte ses vies, étroitement liées, de chanteuse et de femme. Le film a été conçu par Didier Varrod, 44 ans, producteur, journaliste, auteur de portraits déjà très remarqués de Renaud, France Gall et Julien Clerc. Mais celui de Véronique Sanson dépasse, et de loin, ses prédécesseurs. « Quand nous avons évoqué l'idée de ce documentaire, elle était en train de travailler sur son nouvel album, se souvient l'auteur. Ce disque se présentait comme une renaissance, une forme de thérapie musicale, après une période difficile. Elle se demandait ce qu'elle allait pouvoir faire comme émissions de télévision. Son éditrice lui a alors parlé des précédents portraits que j'avais faits pour France 3. » « Je bois, je fume, je suis égoïste. Et je le sais. Une fois que l'on a dit cela, on est indestructible » Véronique Sanson et Didier Varrod se connaissent et s'apprécient. Lui avoue que sa musique l'a « construit émotionnellement » et lui a « donné envie d'être journaliste. » Elle, pas prête, au départ, à raconter sa vie à la télé, voulait avant toute chose « parler à Didier ». Ce dialogue, devenu un monologue de l'artiste face aux images de sa vie, dépasse toutes les espérances. Le film n'a pas été baptisé « la Douceur du danger » pour rien. Il fait référence à une chanson du dernier album de Véronique Sanson, « Longue distance », où elle évoque ses excès, plus forts que tout. « Je bois, je fume, je suis égoïste. Et je le sais. Une fois que l'on a dit cela, on est indestructible. » La phrase sonne comme un uppercut dès les premières secondes du documentaire et devient la clé de tout ce qui suit. Son histoire d'amour avec Michel Berger, son départ pour les Etats-Unis avec Stephen Stills, sa vie américaine entre drogues et violences conjugales, l'alcool, le mariage avec Pierre Palmade... Véronique Sanson n'élude rien, sans indulgence, sans s'apitoyer sur son sort. Elle a parlé près de quinze heures sur trois jours, un record depuis le début de ces portraits d'artistes. « Elle était dans un travail de reconstruction personnelle. Elle s'était donc préparée, avait tout en tête : les lieux, les dates, l'enchaînement des événements. Sur la question de l'alcool, elle a parlé parfois pendant dix minutes sans que je lui pose une seule question. » Un récit poignant et jamais indécent. « Ce n'était pas la peine de l'entendre dire qu'à une époque, son premier geste en se levant, c'était ouvrir une bouteille. Qu'elle dise On boit tout seul suffisait simplement. » Au-delà des succès connus de tous, le grand public devrait découvrir, ce soir, une Véronique Sanson bien plus décapante qu'on ne l'imagine. « C'est aussi ça qui m'a donné envie de faire le film, souligne Didier Varrod. On la présente comme une artiste de variétés mais, pour moi, c'est une chanteuse totalement rock'n'roll qui a vécu des trucs insensés. » Le journaliste lui voit même une filiation avec Edith Piaf. « Toutes les deux ont vécu des histoires d'amour contrariées, ont touché aux drogues et ont assumé leurs excès. Quand on met côte à côte Non, je ne regrette rien , de Piaf, et Sans regrets, de Véronique, il n'y a pas beaucoup de différences. Source Le Parisien